Pour ceux qui arrivent sur cette page sans avoir fait le test, vous trouverez le test ACE en 10 questions en cliquant sur le lien.
➤ Que mesure vraiment le score ACE ?
Le score ACE, ne mesure pas l’intensité subjective de votre souffrance, ni tous les traumatismes possibles. Il se contente de compter des catégories d’événements. Par exemple, que vous ayez subi des abus physiques légers ou très graves, question 2 ce sera un « oui » dans les deux cas. Donc deux personnes avec le même score ACE ont pu vivre des choses très différentes en gravité et en durée.
C’est pourquoi le score ACE n’est pas un diagnostic. Il ne dit pas « vous avez un syndrome de stress post-traumatique » ou « vous irez mal plus tard ». Il donne un indice de risque statistique. Comme le résume le Centre sur l’Enfant de Harvard : un score ACE élevé indique « un risque globalement accru basé sur des probabilités populationnelles, mais ne prédit pas précisément ce qu’un individu va vivre ».
En clair, c’est un thermomètre : il indique une tendance, une chaleur. Mais chaque personne a sa résilience propre, ses facteurs de protection. Par exemple, avoir eu un grand-parent aimant peut atténuer l’impact d’un parent maltraitant. Le test ACE ne le mesure pas, mais humainement ça compte énormément.
Malgré ces limites, le score ACE s’est révélé fort utile pour mettre en lumière l’ampleur et les effets des traumatismes infantiles dans la population. C’est un point de départ simple et puissant pour comprendre son histoire personnelle.
➤ Voici vos résultats
Ça y est, vous avez passé le test ACE et obtenu votre score. Peut-être avez-vous un nœud au ventre en découvrant le chiffre. Que veut-il dire ? Voici comment interpréter ce fameux score ACE :
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Aucun des événements listés ne s’est produit durant votre enfance. Cela ne signifie pas que vous n’avez eu aucune difficulté (le test ACE ne couvre pas tout : par ex, il ne parle pas du harcèlement scolaire ou de la perte d’un proche par décès, qui peuvent aussi être traumatisants). Mais en tout cas, vous n’avez pas eu de maltraitance ou de dysfonctionnement majeur connu dans votre foyer. Statistiquement, les personnes avec ACE=0 ont les risques de santé les plus bas du groupe.
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Attention : un score 0 ne veut pas dire que vous n’avez aucun problème – on peut très bien souffrir de dépression sans ACE, bien sûr d’autres facteurs entrent en jeu (génétique, contexte adulte...). Donc un score 0 n’invalide pas ce que vous ressentez. Cela peut juste indiquer que vos difficultés actuelles trouvent possiblement leur origine ailleurs (ou dans des traumas non couverts par ACE).
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Vous avez vécu un ou quelques événements adverses durant l’enfance. C’est le cas de beaucoup de monde : environ 64% des adultes ont au moins 1 ACE, et environ 26% ont un score ACE de 1 exactement. Avec un score dans cette tranche, vos risques de santé sont légèrement augmentés mais restent modérés. Par exemple, un ACE = 2 double approximativement le risque d’alcoolisme à l’âge adulte par rapport à ACE 0 (VOIR PLUS BAS).
Mais on reste sur des probabilités gérables. Ce qui est intéressant, c’est la nature des ACE : un score de 2 “parents divorcés + père alcoolique” n’aura pas les mêmes effets qu’un score de 2 “abus sexuel + mère dépressive”. Donc, au-delà du chiffre, réfléchissez à ce qui vous a le plus marqué dans ces expériences.
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Souvent, un seul type de traumatisme fort (ex : violence physique intense) peut avoir plus d’impact que trois moins intenses. Le score ACE ne nuance pas cela. Donc, si ACE 2 ou 3, identifiez bien lesquels et discutez-en avec un pro éventuellement. Ce score doit vous inciter à la vigilance, mais pas à la panique. Beaucoup de personnes avec ACE 1-3 vivent globalement sans gros soucis, surtout si elles avaient par ailleurs du soutien.
Cependant, il n’est jamais inutile d’en parler et de soigner ces blessures avant qu’elles n’engendrent quelque chose de plus sérieux. (VOIR PLUS BAS)
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Vous faites partie d’une catégorie à risque élevé. Environ 16% des gens ont ACE ≥4 (cdc.gov). À partir de 4 ACE, les études montrent un effet cumulatif très net : c’est là qu’apparaissent notamment les statistiques alarmantes qu’on a citées (risque de dépression x4, suicide x12, etc.). Avec 4 ou plus, on considère que l’enfance a été vraiment parsemée de traumatismes multiples.
Cela ne veut pas dire que vous allez forcément développer toutes les maladies du monde – mais il y a de fortes chances que ces traumatismes affectent plusieurs sphères de votre vie : santé mentale, physique, sociale. D’ailleurs, un score ≥4 est souvent utilisé en clinique comme signal d’alarme : on va investiguer plus en détail votre état de stress post-traumatique, etc. (VOIR PLUS BAS)
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Si vous êtes dans cette tranche, il est fortement recommandé de vous faire accompagner par un professionnel. Ne restez pas seul avec ces bagages lourds. La thérapie (psychothérapie, EMDR, etc.) peut vraiment vous aider à désamorcer les bombes à retardement que représentent ces traumas. Vous avez sans doute déjà développé une grande force pour survivre à tout ça jusqu’ici – avec de l’aide, cette force peut vous permettre de vivre pleinement, pas juste survivre.
- C’est un score très élevé, rare (quelques pourcents de la population). Si c’est votre cas, avant tout : toutes nos pensées bienveillantes vont vers vous. Vous avez cumulé énormément d’expériences douloureuses. Statistiquement, les conséquences sur la santé peuvent être lourdes, mais là encore, ce n’est qu’une statistique. Vous êtes unique et vous pouvez absolument briser le cycle.
Beaucoup de personnes avec des enfances épouvantables deviennent des adultes résilients – parfois avec des cicatrices, oui, mais également avec une empathie et une force admirables.
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D’un point de vue de l’interprétation du test, au-delà de 6 ACE, le message est de toute façon le même : il est temps de prendre soin de vous en profondeur. Ce n’est pas une vie de porter autant de poids seul. Des professionnels spécialisés en traumatologie (psychiatres, psychologues, groupes de soutien) existent et peuvent vous accompagner.
Peut-être aussi êtes-vous déjà aux prises avec des troubles sévères (addictions, troubles de personnalité…) – sachez que comprendre le lien avec votre passé peut être le début du dénouement. Il n’est jamais trop tard pour se reconstruire, même avec 8, 9 ou 10 ACE. (VOIR PLUS BAS)
Score ACE = 0 :
Score ACE = 1 à 3 :
Score ACE = 4 à 6 :
Score ACE = 7 à 10 :
En synthèse : plus le score ACE est élevé, plus il faut considérer sérieusement de soigner ces blessures d’enfance. À score faible ou modéré, on peut quand même ressentir des effets (par ex., une seule expérience d’abus sexuel peut avoir un impact énorme même si ACE=1), donc quel que soit le score, si vous en souffrez, prenez-le au sérieux. Le score est une indication, pas une compétition ni un verdict.
👉 Note : Parfois, répondre au test ravive des souvenirs difficiles. Prenez un moment pour respirer. Si vous vous sentez dépassé, n’hésitez pas à appeler un proche de confiance ou un professionnel pour en parler.
➤ Concrètement quel impact sur votre santé ?
Score ACE égal à 1
- 1,2 fois plus de risques d’être fumeur
- 1,5 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
- 2 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
- 1,6 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
- 1,7 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
- 1,04 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
- 2 fois plus de risques d'être victime de violence physique si l’on est une femme
- 3,5 fois plus de risques d'être victime d'une agression sexuelle si l’on est une femme
- 1,25 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d'alcool en un temps réduit)
- 1,06 fois plus de risques de contracter un cancer
- 1,6 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
- 1,04 fois plus de risques d’être obèse
Score ACE égal à 2
- 1,7 fois plus de risques d’être fumeur
- 1,7 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
- 10 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
- 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
- 2 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
- 1,4 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
- 2,2 fois plus de risques d'être victime de violence physique si l’on est une femme
- 4 fois plus de risques d'être victime d'une agression sexuelle si l’on est une femme
- 1,5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d'alcool en un temps réduit)
- 1,4 fois plus de risques de contracter un cancer
- 2,2 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
- 1,1 fois plus de risques d’être obèse
Score ACE égal à 3
- 2,3 fois plus de risques d’être fumeur
- 1,9 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
- 22 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
- 2,2 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
- 2,3 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
- 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
- 2,8 fois plus de risques d'être victime de violence physique si l’on est une femme
- 4,5 fois plus de risques d'être victime d'une agression sexuelle si l’on est une femme
- 1,5 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d'alcool en un temps réduit)
- 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
- 2,3 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
- 1,3 fois plus de risques d’être obèse
Score ACE supérieur ou égal à 4
- 2,6 fois plus de risques d’être fumeur
- 2,1 fois plus de risques de souffrir d’une maladie cardiaque
- 40 fois plus de risques d’usage de drogues en intraveineuse
- 2,1 fois plus de risques de promiscuité sexuelle (plus de 50 partenaires)
- 2,9 fois plus de risques de contracter une infection sexuellement transmissible
- 1,9 fois plus de souffrir d’une maladie hépatique
- 4,8 fois plus de risques d'être victime de violence physique si l’on est une femme
- 9 fois plus de risques d'être victime d'une agression sexuelle si l’on est une femme
- 1,7 fois plus de risques d’être un « binge drinker » (consommation de grandes quantités d'alcool en un temps réduit)
- 1,5 fois plus de risques de contracter un cancer
- 3,1 fois plus de risques de développer un problème de santé mentale
- 1,5 fois plus de risques d’être obèse
➤ J’ai mon résultat : que faire ensuite pour guérir ?
Avoir un chiffre en tête, c’est bien, mais l’objectif final c’est d’aller mieux, n’est-ce pas ? Que faire après le test dépend évidemment de votre situation personnelle, mais voici quelques pistes générales pour transformer cette prise de conscience en véritable moteur de changement :
Ne vous arrêtez pas au chiffre. Utilisez-le comme un point d’appui pour agir : exprimer, vous faire accompagner, pratiquer l’auto-soin, casser les schémas et grandir en résilience. Vous avez survécu à l’impensable – maintenant, il est temps de vivre pleinement, libéré du poids du passé. Ce chemin peut être long et sinueux, mais chaque petit pas compte. Et vous n’avez pas à le faire seul.